Connexion utilisateur

CAPTCHA
Anti Spam

Autostop libre

L'autostop est plus efficace qu'on ne le croit

Aujourd’hui, l’autostop, c’est juste une solution de secours pour ceux qui n’ont pas de voiture, pas de proches pour les conduire et pas peur de l'inconnu. C’est aussi une solution qu’on abandonne dès que l’on n’y est plus contraint. Pourtant les tests qui ont été réalisé montrent que cette bonne vieille pratique est efficace : six minutes d'attente en moyenne sur plus de 350 tests aux alentours de Bourg-en-Bresse et de Crest et un taux de succès (attente de moins d'un quart d'heure) qui dépasse 90%.

Voir les résultats des tests réalisés en 2017 dans l'Ain et confirmés en 2019 dans la Drôme.

Vous voulez essayer ? Voici quelques conseils (fichier .pptx)

Une solution pour les premiers / derniers kilomètres

Mais l’efficacité ne fait pas tout. En effet,  l’autostop est perçu comme une pratique risquée et même si ses dangers sont beaucoup plus imaginaires que réels, cette perception a des racines très profondes qui seront bien difficiles à faire bouger. Il en résulte que l’autostop libre ne peut pas être proposé comme une alternative à la voiture pour les déplacements entre une ville et sa périphérie. Ce sont des trajets qui empruntent souvent des routes à grande circulation où conducteurs et passagers ne se connaissent pas et ont l’impression d’être étrangers les uns aux autres.

Par contre, on peut proposer l’autostop libre pour assurer les premiers et derniers kilomètres des déplacements utilisant un autre mode de transport, par exemple pour rejoindre la gare d’une ligne TER, l’arrêt d’un car à haut niveau de service ou le lieu de rendez-vous d’un covoiturage. Il s’agit alors de pratiquer l’autostop sur des routes de voisinage où l’on s'attend à rencontrer des connaissances ou des personnes qui nous ressemblent.  Ces routes se prêteraient bien à des opérations de ‘familiarisation à l’autostop’ réalisées de façon associative en partenariat avec les réseaux de transports en commun. Cette solution devrait cependant être complétée par d’autres modes de mobilité, peut-être sous forme de transport à la demande, pour les personnes que l’autostop continuera de rebuter.

Cette idée était proposée dans une de nos premières études en 2015.

Un premier pas vers des itinéraires de mobilité partagée ?

Puisque l'autostop libre a de bons résultats, nous imaginons un scénario qui en ferait une étape vers des formes de mobilité totalement acceptables comme par exemple des lignes de covoiturage instantané. Sur un itinéraire, on passerait progressivement de l’autostop au covoiturage en installant progessivement de la sécurité et de la confiance sans perdre en efficacité. Un tel scénario comprendrait cinq étapes : (1) familiariser les conducteurs circulant sur la route avec l’autostop, (2) inscrire les conducteurs ‘à la volée’ dans un système sécurisé, (3) publier de bons résultats, (4) équiper progressivement les ‘arrêts’ de la ligne de covoiturage et (5) inciter les conducteurs à devenir passagers.

Ce scénario est présenté dans notre étude de 2019.

Autostop sur les voies réservées des autoroutes américaines

Depuis 1975 certaines autoroutes américaines comportent des voies réservées aux voitures occupées par plusieurs personnes. Pour pouvoir utiliser les voies réservées, les conducteurs prennent des autostoppeurs. De longues files d'autostoppeurs se forment aux arrêts de car. L'idée des voies réservées fait son chemin en France. Depuis 2021, il existe une voie réservée sur l'A48 à l'entrée de Grenoble et une ligne de covoiturage pour faciliter le remplissage des voitures.

L'expérience américaine nous enseigne de belles leçons en ce qui concerne la sécurité de l'autostop. Pendant plusieurs décennies, des dizaines de milliers d'autostoppeurs ont embarqué sur les voies autoroutières réservées autour de Washington et il n'y a pas eu d'incidents notables.

... et quelques belles variations sur le thème de l'autostop

où l'on ne se limite pas aux territoires prériurbains