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Nos propositions

Les longs trajets ville-campagne en auto-solo sont un défi majeur du point de vue de l’urgence climatique, en plus de peser sur les fins de mois et d'encombrer les entrées de ville matin et soir. Pour relever ce défi, il faut offrir des alternatives crédibles à l'auto-solo et aider au changement de mobilité de façon massive.

Des alternatives crédibles

Chez les périurbains, la voiture est gage de liberté, de flexibilité, de rapidité et de confort. Pour être crédibles, les alternatives ne doivent pas trop dégrader ces avantages et ce qui est perdu doit être regagné d'une autre façon : en argent, en santé, en tranquilité et/ou en plaisir. 

La première alternative est évidemment la démobilité qui procure économie et tranquilité. Elles s'obtient par le télétravail et les téléservices. Les achats en ligne peuvent en faire partie à condition que les livraisons soient groupées, sinon il ne s'agit pas d'une alternative à la voiture.

Le vélo électrique est maintenant une alternative crédible jusqu'à une distance de l'ordre de dix kilomètres. Ceux qui le pratiquent parlent de plaisir, de bonne santé et d'économies. Il faut cependant que les cyclistes puissent se sentir en sécurité. De ce point de vue, nous applaudissons au lancement du schéma cyclable de Grand Bourg Agglomération (2024) et nous espérons qu'il sera mis en oeuvre en urgence.

Dans un territoire peu dense comme le nôtre, les transports collectifs peinent à offrir des trajets de porte à porte avec une cadence attractive. Notre territoire dispose d'un service de transport à la demande efficace et très ramifié mais ses quelques allers-retours quotidiens ne lui permettent pas de concurrencer la voiture à grande échelle. Si le service s'améliorait au point d'attirer de très nombreux automobilistes, alors son coût exploserait.

Est-ce que le covoiturage pourrait permettre des déplacements flexibles, ramifiés, de porte à porte et économes en argent public ? C'est le graal que nous recherchons depuis 2013. Nous avons plaidé depuis longtemps pour la création de lignes de covoiturage en considérant qu'elles pourraient offrir de bonnes conditions de flexibilité, de rapidité et de coût pour les trajets quotidiens de 10 à 30 km. A ce titre, nous applaudissons à la création de deux lignes de covoiturage expérimentales décidée par Grand Bourg Agglomération (2022) et à l'ouverture de cinq lignes supplémentaire (2024). Nous avons été invités à échanger régulièrement sur le déploiement et le fonctionnement de ces lignes et nous contribuons à leur promotion (voir un exemple). Pour le moment, le nombre de passagers des lignes reste beaucoup trop faible pour relever le défi de l'auto solo. Pour y parvenir, il faudra ramifier les lignes et faciliter les trajets de porte à porte.

Les applis de covoiturage offrent une alternative crédible quand les flux de déplacement sont importants, en particulier vers les grands sites d'emploi. Nombre de collectivités encouragent cette pratique par le biais d'une incitation financière allouée aux conducteurs. Grand Bourg Agglomération s'est jointe à ce mouvement fin 2023 en partenariat avec Blablacar Daily. Nous espérons que le succès sera au rendez-vous.

Il reste que les applis ont encore un impact marginal en France (2024) et que la très grande majorité des arrangements de covoiturage sont informels, pour moitié au sein de la famille et pour l'autre moitié au sein de petits groupes de collègues, voisins et amis. Nous avons observé de près le fonctionnement de ces petits groupes et nous pensons à des actions pilotes pour les repérer, les contacter, les renforcer et les élargir.

Aider au changement de mobilité

La voiture individuelle fait partie intégrante du mode de vie des périurbains qui, bien souvent, n’imaginent même pas pouvoir s’en passer. Un temps viendra où le vélo, le covoiturage et l'autocar seront utilisés spontanément « pour faire comme les autres », mais on est encore très loin de ce point de bascule en périphérie d’une ville moyenne comme la nôtre. Les alternatives à l’auto-solo ne seront pas non plus adoptées à grande échelle pour leurs mérites propres (économies, bonne santé, qualité de vie) parce que la perception de ces mérites est biaisée par l’habitude de la voiture.

En résumé, il se passera des années avant que les services de transport alternatifs soient adoptés spontanément à grande échelle à la campagne. Or le climat ne peut pas attendre. Il y a donc urgence à inciter au changement. C’est pourquoi nous plaidons pour que notre territoire s’engage dans un programme de changement de mobilité à grande échelle. Nous considérons que ce plaidoyer est légitime car d’autres territoires, similaires au nôtre, se sont engagés dans cette voie. Nous pensons à des actions pilotes destinées à préfigurer un tel programme.